Soft-Porno

Les analogies autoérotiques sont trop évidentes : plaisir topless avec un gros levier de vitesses qui fait danser le postérieur sexy tandis que le point G rebondit sur l'écran. Mais la nouvelle Porsche 911 T Cabriolet n'est pas aussi grossière.

Elle s'apparente plutôt à un porno soft sensuel, presque une expérience tantrique. Si vous appuyez sur le bon bouton (à gauche), le six cylindres biturbo de 3,0 litres vous secoue brièvement – premier frisson garanti. Il suffit de toucher légèrement le pinceau dans la région inférieure pour que les hormones montent en flèche comme chez un adolescent. Tout simplement génial !

Préliminaires en douceur

Comme il sied à une Porsche, les premiers mètres ressemblent à un fumeur invétéré qui vient de se lever. Mais la toux rauque se transforme rapidement en un rugissement passionné qui en demande davantage. La Porsche monte lentement en régime.

Si nous avions un fétiche, ce serait le Race-Tex. Rien n'est aussi agréable au toucher que le Race-Tex – mhhh. Le volant ne demande qu'à être caressé, guidé par une main pleine de passion.

Un moment sensuel

La partie supérieure s'abaisse en seulement 12 secondes. Seul un maître-nageur italien dans les années 70 était plus rapide. La capote électrique disparaît quelque part entre les sièges d'appoint et le moteur. Dans ce moment paradisiaque, lorsque le soleil embrasse votre front, cela importe aussi peu que de savoir si vous avez plié vos sous-vêtements après les avoir retirés.

Au fait

Le petit levier de vitesses en bois, petit et épais, a la taille idéale pour des changements de vitesse courts. La boule en noyer à pores ouverts, la petite plaque « MT » (Manual Transmission) et le schéma de changement de vitesse sur la lunette arrière forment ensemble le code qui promet un plaisir sans fin.

Dès les premiers mètres, tout semble si parfait qu'on a envie d'avoir des bébés avec. Cela tient d'une part à l'Auto-Blip, une fonction qui double automatiquement les tours lors des rétrogradages et qui procure un tel plaisir qu'on a l'impression d'effectuer plus de changements de vitesse par seconde que dans toute la série de films « Fast and Furious ». D'autre part, cela tient à la puissance lorsque l'on appuie sur l'accélérateur et que l'on laisse la voiture s'exprimer pleinement. C'est là que l'on ressent toute la puissance de cette séductrice sexy. S'il n'y avait pas certaines lois, on la ferait rouler à plein régime.

Des performances modestes

Le moteur boxer biturbo six cylindres de trois litres de la 911 T est très puissant : même avec la capote ouverte, la vitesse maximale atteint 293 km/h (295 km/h pour le coupé). Certes, le sprint à 100 km/h en 4,7 secondes est plutôt modeste pour une Porsche, mais il est tout de même plus rapide que le Viagra.

Le châssis sport PASM est abaissé de 10 mm et spécialement réglé pour être plus rigide, ce qui oblige le conducteur à ne pas se contenter d'être passif, mais à jouer un rôle actif. Dans les virages rapides, on sent le jeu subtil entre les essieux avant et arrière, qui réduit le roulis, contrôle l'arrière et laisse pourtant passer chaque impulsion transversale. Pas de doute : cette merveilleuse voiture vous met au défi et vous invite à abandonner toutes vos inhibitions.

À vide, la Carrera T pèse à peine 1 478 kg, soit 40 kg de moins que le modèle Carrera de base. Son régime amaigrissant s'est composé comme suit : vitrage léger, isolation réduite, matériaux plus fins.

Le tantra plutôt que le hardcore

Le modèle T, qui se situe hiérarchiquement juste au-dessus du modèle Carrera de base, n'est pas aussi sauvage et haletant que les modèles sportifs, mais plutôt sensible et tendre. Cela réduit non seulement l'usure des pneus, mais empêche également les arrivées prématurées, conséquence logique d'une conduite trop rapide.

Le « T » signifie Touring, une abréviation historique chez Porsche. Ici, cela signifie : Tantra. Sensualité au lieu de sport de haut niveau, plaisir au lieu de frénésie, pleine conscience au lieu d'agitation. La version hardcore est toujours disponible à un prix beaucoup plus élevé dans les modèles Porsche 911 Sport.

PS : Excusez-moi pour cette métaphore douteuse. Les 394 chevaux se sont emballés avec nous.

Conclusion :

l'argent seul ne fait pas le bonheur. Il faut déjà s'acheter une Porsche 911. Et il n'est pas nécessaire que ce soit toujours la version la plus puissante. La décapotable à boîte manuelle, la Carrera T, est tout ce qu'il faut pour avoir des papillons dans le ventre.

Texte et photos : Jürg Zentner