Wrangler Brute : Jeep Armageddon en test
Un Wrangler est un compagnon dur pour les terrains vraiment difficiles. Le tuner Brute s?attaque à cette finalité et construit un véhicule qui laisse des questions en suspens.
Il y a peu de choses qui crient autant « aventure et témérité » qu‘une Jeep Wrangler. Mais il y a des gens pour qui ce paquet de stéroïdes sur roues sent encore trop le jardin ouvrier. Pour tous ceux-là, Brute a une solution et, avec le « Richmond », elle ajoute encore une dose d‘apocalypse. Du moins en ce qui concerne la présentation.
Tenez votre ego fermement
Les nouvelles jupes font encore partie des modifications les plus subtiles. Les jantes et les pneus monstrueux de Mickey Thompson Baja sont vraiment sauvages. Les pneus à grosses gommes remplissent entièrement les passages de roue et dépassent presque sur les côtés. Avec la peinture bronze mate, le véhicule ressemble fortement à un véhicule d‘intervention militaire et fait honneur au nom de l‘entreprise, qui remplace tout autour les inscriptions Jeep. Pour monter à bord, il faut avoir une personnalité bien trempée et se préparer à affronter d‘innombrables regards.
La grande surprise se trouve dans l‘habitacle. Brute l‘a affiné avec des éléments décoratifs de la couleur de la carrosserie, des pièces en carbone et en métal ainsi que des masses de cuir. Les sièges et les portes sont recouverts de peaux de bêtes joliment cousues. Reste à savoir s‘il faut vraiment un blanc sensible pour un tout-terrain. En tout cas, la qualité du cuir convient tout autant que celle des revêtements en microfibre dans les portes.
Le cockpit a l'air chic, mais présente quelques faiblesses de finition dans les détails.
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de certaines autres modifications. Les capuchons métalliques des leviers de réduction et de vitesse sont certes agréables au toucher, mais ils sont faciles à enlever. Le revêtement en carbone de la poignée de maintien du passager a également commencé à se détacher. Celui du seuil de la porte passager s‘est même complètement détaché pendant le test. Il est possible que le véhicule de test soit soumis à rude épreuve. Avec seulement 1000 kilomètres au compteur, cela ne devrait pas arriver.
Avec la Brute, on est king
La Wrangler quatre portes n‘est plus disponible chez nous qu‘en version hybride rechargeable. Brute augmente le volume du quatre cylindres avec un échappement à clapet. Le son est certes fort, mais il ressemble plus à celui d‘une Hyundai i30 N qu‘à celui d‘une voiture américaine. Le son manque de volume, ce qui ne correspond pas à la Wrangler. Traitez-nous d‘éternels ringards, mais une telle voiture a besoin d‘un V8. En revanche, la propulsion est à la hauteur. Les 279 kW/380 ch du système poussent vigoureusement le 2,4 tonnes.
Le Brute est puissant et intimidant.
Dans cette voiture, on est tout simplement king. Très large, très méchant, on regarde tout et tout le monde de haut et on a l‘impression de pouvoir rouler sur tout. Ce qui est nécessaire en cas de doute, car la vue panoramique depuis les vitres en forme de meurtrières est misérable. Mais le Wrangler en est équipé d‘origine. Tout comme l‘habitabilité étonnamment faible pour une si grande voiture.
Un choix de pneus inadapté
Le vent et les pneus sont constamment ressentis. D‘une part à cause des bruits de vent et de roulement extrêmement élevés – à 120 km/h, l‘habitacle devient vraiment bruyant. D‘autre part, à cause de la résistance à l‘avancement élevée. Lorsqu‘on relâche l‘accélérateur, ils freinent fortement le monstre et ne favorisent pas non plus une faible consommation de carburant. De manière générale, le choix des pneus doit être revu. Premièrement, leur grande circonférence de roulement entraîne un écart considérable vers le bas du compteur de vitesse, deuxièmement, la tenue de route en ligne droite est nulle. Il faut constamment corriger le volant, qui ne réagit qu‘avec un certain retard aux changements de direction.
Il ne reste pratiquement pas d'air entre le pneu et le passage de roue. Les caoutchoucs sont tout simplement trop grands sans surélévation.
Mais qu‘est-ce qu‘on en a à faire du quotidien, cette voiture est faite pour le tout-terrain ? En principe oui, mais là aussi, les pneus se révèlent être un obstacle. En raison de leur taille, ils frottent dans le passage de roue dès la moindre compression et ne permettent pratiquement pas de déport. Même en braquant à fond sur le plat, il y a contact. Ce sont justement les pneus tout-terrain les plus performants qui s‘avèrent être un obstacle en tout-terrain et qui privent le Wrangler de sa véritable utilisation. La solution serait de les surélever. Ou alors, on monte des pneus plus petits et on accepte moins de style Arnie et de regards.
La Brute est faite pour le grand spectacle, mais pas pour le tout-terrain ni pour les longs trajets. Responsable des deux : les pneus. Il est donc difficile de savoir ce que l›on veut vraiment en faire, d›autant plus que le prix est salé.
Données techniques Jeep Wrangler 4xe Overland Powertop «Brute Richmond»
R4 turbo essence, 1995 cm3, hybride rechargeable, Puissance du système : 280 kW/380 ch, couple du système : 500 Nm, boîte automatique à 8 rapports, traction intégrale, 0–100 km/h : 6,4 s, Vmax : 180 km/h, Norme : 3,5 l/100 km, Test : 12,4 l/100 km, 4,7 kWh/100 km, Capacité de la batterie : 17,3 kWh, L/l/h : 4882/1894/1828 mm, Empattement : 3008 mm, Poids à vide : 2348 kg, volume du coffre : 548 l, charge remorquable (brûlée) : 1587 kg, pneus : 35 × 12,5 R20, Prix : à partir de 97'900 francs (série), Transformation : 66'000 francs.
Texte : Moritz Doka
Photos : Markus Kunz, auto-illustré