Opel Insignia

Opel Insignia - Dernière d'une époque

Dernier modèle Opel développé sous l‘égide de General Motors, l‘Insignia est restée pendant des années dans la gamme comme témoin d‘une époque révolue. Retour sur un produit emblématique de Rüsselsheim.

Publié le 30.09.2023

UUne hôtesse de l‘air entre tout sourire dans la classe économique. Elle tire le rideau de la classe affaires, regarde par terre et voit une clé Opel posée au sol. « Excusez-moi, est-ce que l‘un d‘entre vous a perdu ses clés de voiture ? », demande-t-elle aux passagers habitués des vols à bas prix sur un ton routinier et agacé. Le rideau s’ouvre et le célèbre entraîneur de football Jürgen Klopp apparaît resplen­dissant depuis la classe affaires : « Oui, c‘est la mienne ». Cette publicité pour la première Insignia n‘est pas des plus subtiles. Mais elle montre ce qu‘était Opel à l‘époque et la direction que l‘on voulait prendre avec l‘Insignia.

Couvert de récompenses

C‘est avec un léger pincement au cœur que l‘on repense à ses prédécesseurs, la Vectra C et la Signum. Cette dernière pouvait encore prétendre être un véhicule original. Mais les chiffres de vente et l‘impression de qualité générale n‘étaient pas au rendez-vous. À partir de 2008, l‘Insignia allait apporter du changement. Un peu plus grande, un peu plus chère, mais surtout beaucoup plus moderne et de meilleure qualité. Son design n‘avait déjà plus rien en commun avec celui de la Vectra C et de la Signum, qui paraissaient poussiéreuses et plutôt ennuyeuses à côté.


Quinze ans après son lancement, la première génération de l'Opel Insignia semble encore assez moderne.

Rien ne devait plus faire penser à elles, même le nom fut changé : Insignia vient de l‘adjectif latin « insignis », qui signifie « reconnaissable ». Et ça a fonctionné : dès le début, la nouvelle grande Opel a été couverte de récompenses. Parmi ces récompenses : le « Car of the Year Award 2009 » et le « Red Dot Design Award 2009 », pour ne citer que les plus importantes. L‘Insignia a introduit des nouveautés phares dans la classe moyenne, notamment un système de caméra frontale baptisé « Opel Eye » : il combinait l‘assistant de maintien de voie et la reconnaissance des panneaux de signalisation. Dans la liste des suppléments, les clients pouvaient trouver des options comme les sièges avant climatisés.

Pour combler toutes les attentes

Mais pour beaucoup, le véritable atout de l‘Insignia était la diversité inhabituelle des motorisations et des variantes de carrosserie proposées par Opel. Dès le début de la commercialisation, le constructeur de Rüsselsheim proposait non seulement une berline classique à 4 portes, mais aussi une 5 portes à hayon avec un grand hayon. Le break Sports Tourer suivit peu après. Et ce n‘est pas tout. À partir de 2013, la Country Tourer vint s‘y ajouter. Ce modèle était un break surélevé – recouvert de plastique et doté d‘une protection anti-encastrement – destiné à tous les aventuriers qui ne voulaient absolument pas conduire de SUV.

Opel proposait trois versions de carrosserie différentes pour l'Insignia : berline (à l'avant), hatchback avec hayon monté sur le dessus et break.

Selon la version de carrosserie, il était possible de composer son pack de motorisation selon ses envies. Essence ou diesel, traction avant ou transmission intégrale, boîte manuelle ou automatique, 4 cylindres d‘entrée de gamme ou V6 turbo – moteur que Rüsselsheim a greffé sur l‘Insignia OPC.

En tant qu'OPC chaude, l'Insignia était un casse-tête pour l'Audi S4 et la BMW 335i.

Avec une cylindrée de 2,8 l, 325 ch et 435 Nm de couple, une transmission intégrale et une boîte manuelle au choix, le ton était donné. En version Unlimited, ce modèle pouvait atteindre 270 km/h. Sur la plupart des marchés, il est resté une exception, mais en Suisse, pays des amateurs de breaks, il a été bien accueilli.

L'Insignia est une star mondiale

En 2013, Opel offrait un restylage à l‘Insignia. Des feux à LED partiels et un tableau de bord remanié avec un nouveau système d‘infodivertis­sement furent introduits. Cela permit d‘éliminer les innombrables boutons qui, à l‘époque, agaçaient les clients d‘Opel sur d‘autres modèles. La 1ère génération de l‘Insignia est restée dans la gamme jusqu‘en 2017 et s‘est vendue à près d‘un million d‘exemplaires au cours de sa période de construction. Cependant, ce n‘est pas la seule raison du succès de ce modèle pour GM, la maison mère du groupe à l‘époque.

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En effet, l‘Insignia était une « voiture mondiale ». En Australie, elle était commercialisée sous la marque Holden, aujourd‘hui abandonnée, en Grande-Bretagne, elle était connue sous le nom de Vauxhall, et en Amérique du Nord, sous le nom de Buick Regal. Et cela ne représente que les versions de construction identique. Car la Saab 9-5 II, la Cadillac XTS, la Chevrolet Impala et bien d‘autres modèles GM de l‘époque utilisaient également cette plateforme.

Brève apparition de l‘Insignia n° 2

Sur l'Insignia de deuxième génération, la GSi était le summum de la sportivité, il n'y avait plus d'OPC.

La 2ème génération de l‘Insignia est arrivée au moment du rachat de la marque par le groupe français PSA et présentait moins de diversité. L‘OPC et la berline 4 portes ont été supprimées. Une décision compréhensible d‘un point de vue purement stratégique. La version sport n‘a jamais été un succès de vente et la berline ne représentait qu‘un cinquième des ventes du modèle précédent. Mais pour les fans, la GSi avec son 4 cylindres de 230 ch était le nec plus ultra. Par contre, des investissements ont été faits dans la technique. Jusqu‘à 200 kg de poids en moins, un essieu arrière multibras et une transmission intégrale variable en option ont été ajoutés.

L'Insignia numéro trois pourrait arriver dès 2024

Après avoir été repris par PSA, puis par Stellantis, les modèles Opel ont été progressivement adaptés aux plateformes du groupe, jusqu‘à ce que l‘Insignia finisse par être le seul modèle à témoigner de l‘époque GM. Mais en 2022, l‘histoire s‘est arrêtée et depuis, Opel se retrouve à nouveau sans véritable produit phare. En 2024, une Insignia C pourrait voir le jour, sur la plateforme électrifiée de la Peugeot 508 et de la DS 9. Malgré des pièces communes, le méga-groupe Stellantis parvient à bien différencier les différentes marques. On peut donc espérer que l‘Insignia n°3 sera à nouveau une véritable Opel et qu‘elle n‘aura pas besoin de la promotion de personnalités du monde du football.

Texte : Moritz Doka
Images : Opel

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