??Chronique sur les bips dans la voiture

Mademoiselle Rottenmeier à bord

Tout n'était pas mieux avant. Mais au volant, la vie était plus paisible. Surtout, on était laissé tranquille. Aujourd'hui, conduire est un combat contre la technologie. Ça bipe de tous les côtés, comme si la voiture souffrait d'acouphènes.

Publié le 07.12.2025

« Attention : visage non reconnu », a bipé récemment une voiture de presse pendant le trajet. Et maintenant ? Pourquoi faut-il que mon visage soit reconnu ? Ah oui, c'est vrai, à cause du système de compréhension du conducteur qui observe si on est encore apte à conduire. Nous comprenons la raison d'être de cette fonctionnalité – micro-sommeil, etc. Mais le fait qu'elle se mette à biper de manière hystérique après seulement deux secondes pendant lesquelles on essaie de désactiver la reconnaissance faciale dans un sous-menu est aussi inutile que dangereux. La solution crée le problème : sans le bip, on pourrait se concentrer sur la route.

Au début, il ne s'agissait que de l'assistant de maintien de voie, qu'il fallait désactiver. Qui a besoin d'un tel dispositif ? Ceux qui ne sont pas capables de maintenir leur voiture dans leur voie ne devraient pas prendre le volant. Et ceux qui ont l'idée de contrer constamment l'assistant de maintien de voie au lieu de le désactiver devraient se voir retirer leur permis de conduire.

Bien sûr, l'assistant de vitesse, incompétent et dangereux (et ce, sur tous les modèles de toutes les marques), doit également être désactivé. Les signaux sonores dès le premier kilomètre/heure de dépassement sont tellement agaçants qu'on préférerait prendre le train. Personne ne trouve relaxant d'être réprimandé et corrigé toutes les secondes, comme Heidi par Mme Rottenmeier.

Lorsque l'assistant de vitesse est activé, il peut arriver que la voiture freine brusquement de 120 à 30 km/h, car une rue résidentielle avec une limitation de vitesse à 30 km/h passe sous l'autoroute. La sécurité active devient alors un piège mortel passif. Les autorités fanatiques de la sécurité passent sous silence les histoires de systèmes d'alerte malavisés qui sont intervenus activement dans la circulation et ont provoqué des accidents.

C'est un travail de Sisyphe. Avant chaque trajet, même après de courts arrêts pour faire le plein, il faut recommencer à désactiver les prétendus systèmes d'assistance qui ne font que compliquer la conduite. Tout assistant serait licencié s'il vous donnait plus de travail au lieu de vous en soulager.

De nombreux constructeurs automobiles vantent leur système basé sur l'IA. La voiture apprendrait rapidement le comportement du conducteur. Ah bon, intéressant. Mais pourquoi l'IA n'apprend-elle pas que je désactive tous les systèmes d'assistance inutiles avant chaque trajet ? Quand l'IA apprendra-t-elle que je n'ai pas besoin de l'assistant de maintien de voie ? Et quand les constructeurs automobiles et l'Euro NCAP apprendront-ils que les systèmes d'assistance sont bien plus dangereux que sûrs ?

Qu'y a-t-il de sûr dans le fait de devoir chercher pendant plusieurs secondes les fonctions de désactivation sur un écran ? Pendant que l'on conduit, parce que les bips nous agacent. On a interdit les téléphones portables dans les voitures, car ils distraient. Et aujourd'hui ? Au lieu d'un petit écran, nous avons un écran qui occupe presque toute la largeur de la voiture et affiche jusqu'à 25 informations. Dans quel monde cela apporte-t-il plus de sécurité ?

Avant, tout était tellement plus simple. On pouvait simplement s'asseoir dans la voiture et démarrer. On n'avait même pas besoin d'attacher sa ceinture. Cela n'intéressait personne – c'était de votre faute en cas d'accident. Aujourd'hui, on est traité comme un petit enfant incapable de prendre ses propres décisions et d'en assumer les conséquences. Mais qui assume les conséquences lorsque l'assistant de freinage d'urgence effectue un freinage d'urgence sur l'autoroute et qu'un camion percute l'arrière du véhicule ? Euro NCAP ? Certainement pas.

Texte : Jürg Zentner, rédacteur auto-illustrierte

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